Prélude à l'errance. [nouvelle]

Bonjour !! Je tenais à vous présenter une nouvelle que j'ai écrit il y a deux mois. J'ai beaucoup hésité à la mettre soit en poésie, soit dans les pensées. Et puis, finalement, j'ai opté pour la catégorie la plus générale.Elle peut être comprise hors contexte (normal, c'est une nouvelle^^). Elle sera soit incrustée dans mon roman, soit dans un recueil de nouvelles intitulé : Paragraphes à l'illusion retrouvée.
Surtout, n'hésitez pas à critiquer. Bonne lecture !!





Et je me suis assise là. Comme ça. Comme d'habitude. Comme j'ai toujours fait, à ne rien attendre. Juste comme ça. Regarder sous mes paupières l'eau onduler, les oiseaux chanter, la pluie rouler le long de mes joues. Comme deux grosses larmes froides que ma peau aurait tiédie. Les arbres ne me protègent pas de la pluie mais me bercent de leur incontinent murmure. Au-dessus de moi, le château embourbé de ciel dans son matelas mouillé sommeille. Avec un rythme de lente torpeur, le pluie martèle le sol et glisse sur son front. Le mien est pavé par les rêves et lavé par l'acide. L'acide de millions d'empires déchus. Chaque fibre de l'avenir glisse dessus, l'effleure, s'empreigne. La pluie est aigre-douce et j'ai la tête ravagée. Ravagée par les rêves. Comme toujours. Je ferme les yeux. Je partirai, un jour, fouler les blés du vent gelé. Sentir l'herbe salée crisser sous mes pieds. Regarder les mouettes se déhancher, leurs plumes blanches s'éloigner vers le soleil. J'ignore tout. J'ignore la raison de ceci ou de pourquoi. Ils existent, c'est tout. Ils sont chaque cellule de l'être, chaque particule du soleil, chaque atome de l'univers. Sentir la nuit tomber, s'envelopper dans sa noirceur apaisante piquée de mille étoiles rouillées.
-Tu la vois, toi ?
-Quoi ?
-L'étoile. Celle-là.
-Nan. Laquelle ?
-Celle-là.
-Non.
-Normal, c'est la mienne. La plus belle, la plus forte. Celle qui rouillera un jour, comme mille autres avant elle. La mienne, quoi. Celle qui ne fait pas vivre les hommes. Mais celle qui me fait vivre, moi. Celle qui ne sera rien d'autre que le milliardième écrou de la machine du monde. Mon étoile.

S.L.D.
lika
11 mars 2009

ouvre la bouche la referme, réitère le mouvement.

finalement se décide à parler ^^" : je suis donc restée bouche bée devant la nouvelle. Je trouve les phrases très belles mais j'ai peur de pas avoir totalement tout saisit ^^"
Je comprends que tu ais hésité à la placer ici ou dans les poèmes et pensées. Car c'est vraiment écrit avec douceur et finesse.

Le seul défaut c'est que je n'ia pas tout compris (mais c'est pas grave, ca fait une raison pour cogiter un peu et faire travailler mon cerveau endormi !) Disons que c'est surtout le dialogue à la fin qui m'échappe un peu ^^" c'est sans doute la signification d'étoile (dans ce contexte) que je ne capte pas.

[entrain de relire]
Ah je pense avoir compris maintenant.


Bref résumons nous (après un petit tas d'ânerie inutiles) : je trouve ton texte très beau et bien écrit (ca fait depuis dix minutes queje cherche un commentaire constructif... mais c'est trop beau et poétique pour être constructif ^^)

... Ton style est très beau. On ressent parfaitement ce que ressent le personnage. Tu as réussi à décrire la pluie, le bruit des arbres... Des choses si banales que dans la plupart des textes, la plupart des personnes mettent juste "la pluie", "les arbres". Mais toi, il y a ce quelque chose dans la description qui fait que, malgré la taille du texte, il soit très beau.

Citation :

L'acide de millions d'empires déchus.

... Cette phrase est superbe. Tu as résumé en quelques mots toute l'histoire d'un monde et ses conséquences. Superbe.

Citation :

Je partirai, un jour, fouler les blés du vent gelé. Sentir l'herbe salée crisser sous mes pieds.

Cette partie aussi est whoah. Surtout "les blés du vent gelé".
Bon, je ne vais pas prendre chaque phrase et dire "whoah". Cela ne servirait pas à grand chose. Mais voilà. Je ne suis pas Rad, je ne sais pas faire des commentaires très longs sur des textes. Mais voilà. Ce que je pense de ton texte, c'est qu'il est beau. Tout simplement beau. Très concentré. Très riche. Beau. Cette personne qui rêve, sous la pluie, qui réalise l'immensité du monde ainsi que sa complexité... Beau.

Rien à améliorer, juste continue comme ça.

Idem. Qu'ajouter de plus, quand on n'a, déjà, au dépat, rien à dire? Rien. Alors je ne rajouterai rien, si ce n'est un mot: superbe.

Ouuuh bah merci beaucoup les filles !!

Oui, tout a été dit, c'est magnifique, grandiose, superbe ! Je suis.... impressioné, charmé, tout ce que tu veux !
Il n'y a rien a ajouté c'est juste...Parfait.
Juste une petite question, à qui parle-t-elle dans le dialogue ? est-ce à elle-même, à la nature qui l'entoure ? A une partie de sa personnalité ? Ou bien totu simplement au monde ?

Je sais pas... quelqu'un qui est là. Juste là. Son Jiminy Criquet. Elle parle à elle. Fin, c'est dur à expliquer^^. Ces phrases, elles sont venues comme ça, quand j'étais ben...devant cette mare^^. Après jles ai écrites, je me suis pas plus posé de questions lol.

Mdrrrr.


Bah merci à vous. ça fait super plaisir =)

Sinon, pour le dialogue, vu que la question a été soulevée. Pour moi, c'est un dialogue intérieur. Elle se parle, se répond à elle-même. C'est une forme de réflexion sur sa personne. La part d'elle rêveuse répond à celle plus réfléchie, plus posée. Elle s'imagine parmi les étoiles, même si elle sait très bien que ce n'est qu'une image, rien de concret. Et elle sait aussi bien ce qui va lui arriver, à cette étoile. A elle. Mais elle l'exprime autrement que cette partie "scientifique" d'elle-même, qui ne peut pas comprendre l'image. Ce dialogue montre les deux parties de la narratrice, ces deux parties qui sont présentes chez tout le monde, en fait. Ces deux parties différentes mais qui constituent son caractère. L'artistique et la scientifique, comme je les appelle.
Après, peut-être que je me foire totalement d'interprétation, et qu'en fait, elle parle à un lion violet à rayures blanches qui vole grâce à ses deux petites ailes de papillon dans le ciel.

Mdrr

Ouais, ça se trouve ça. Ou elle parle à une grosse baleine croisée bisounours.
Je pense que c'est une interprétation possible. L'étoile, c'est le rêve, le truc auquel on pesne chaque jour et puis, un jour, s'éteint, soit parce qu'on l'a réalisé, soit parce qu'on a perdu espoir. L'étoile, c'est aussi "la bonne étoile", la marraine, quelqu'un là-haut qui veille. (Les nouvelles de ce recueil, normalement, présenteront un caractère philo^^).

Au fait, Moony, je surkiffe ton avatar.

Prélude à l'errance. Pièce IV de Paragraphes à l'illusion retrouvée.

Une autre nouvelle. cette fois, l'interlocuteur, c'est directement elle. Elle s'engueule en fait.^^ C'ets une nouvelle à libre interprétation (c'ets fait exprès )
PS : si jamais vous trouvez un concours d'écriture où je puisse inscrire une nouvelle de ce genre, signalez-le-moi. =) Bonne lecture.

Ce fut une soudaine mélancolie qui remonta soudain. Une bouffée de nostalgie. Une grande claque dans la gueule.
Les pieds dans l'eau, que le froid rougissait âprement. Ils flottaient, comme deux morts à la dérive, au rythme langoureux des vagues. La nuit traçait à la point de ses larmes un ruban blanc dans l'océan.Emergeait de la brme spectrale, le pont, dressant son squelette cadavérique. Il élançait sa silhouette oblongue, dans le sein férique de l'aurore. Le déclin ruiné de la nuit, de ses miettes, épousait le visage éploré des vagues. Seuls les goélands piaillaient sur l'eau froide. La berge humide, bercée de pierre rêveuse, est trempée par les baisers salés du ressac grandissant. Comme effacée, dissoute, la ville dresse sa crête dentelée, sa dorsale semée de buildings. Ses impénétrables tentacules boivent le sang de la terre. De la mer. Ses blés aux épis d'acier dressent leur moisson de fer. Leurs tiges de verre ploient sous l'interminable hiver, sous ses yeux aveugles, avalés par l'océan. Cette muraille de cristaux, à l'éponge imbibée de fric, attire la mer en son sein fatidique. Nue sous l'aurore, son squelette se dévoile. Arrêtes d'acier, poumons pollués, obstrués de césures, artères bouchées, coeur lacéré.
Et la nuit qui trace, dans un dernier soubresaut, un ruban blanc dans l'Océan. J'enfilerai des perles d'or à tes songes maudits ! gouttes fiévreuses d'une nuit d'ivresse ! Tu baves, de ton écume, un temps d'incertitude foisonnant. oublié ! Passé ! Avalé ! par le temps qui vomit, dans sa nostalgie, des rêves brûlants aux étoiles piquetées d'acier. Un vague sursaut dans ta brume cérébrale, et tu pleures, au delà du présent qui rappelle le passé, un prélude à l'innocence balayé. Tu pleures ! la tour d'argile qui tombe à la première pluie, sans trace ni ruine, vestige digéré des fermentations du passé.

S.L.D.
lika
22 mai 2009.

Lis une fois... Relis une deuxième fois... RE-RELIS une troisième fois....

tout aussi impressionné. MAIS C'EST MAGNIFiQUE CE QUE TU ECRIS LA !!!! =O
splendide, merveilleux, je suis éblouis

J'ai adoré la première et rien compris à la deuxième xD

Désolée, je suis trop crevée pour tout lire, je reviendrai plus tard...

merci ^^. bah repase quand tu veux Cab'

Waw... Encore une fois. Moins clair que le précédent, je l'ai lu à plusieurs reprises pour tout saisir. Cela ne m'a pas gêné, au contraire. Chaque mot de ce texte a un charme étonnant, il serait trop dommage d'en rater ne serait-ce qu'une miette. Il est superbe, je ne me lasserai pas de si tôt. Chaque expression est comme un étage d'une pièce montée pour un mariage, et ensemble, ils forment un gâteau délicieux, en quantité abondante. J'adore.