Le Pianiste (nouvelle)

Le Pianiste



Le Pianiste


Il était là, sur scène, près à commencer son morceau de musique. Tout le public l’applaudissait, applaudissements qu’il ne pouvaient pas voir. Il était vêtu d'un costar blanc et noir, accordé à de belles chaussures en cuir noir ainsi que d'un somptueux nœux papillon blanc. Ses sourcils étaient biens marqués par la présence de plusieurs longs et épais poils. Ses cheveux étaient blonds vénitiens et assez courts. Ses mains étaient douces et étaient accompagnés de longs et fins doigts, idéal pour un pianiste de sa catégorie. Mais il sentait que quelque chose n’allait pas, que quelque chose posait problème. Il savait que c’était la dernière fois qu’il jouait sur scène. Et il voulait mourir de la plus belle façon qu’un pianiste aurait désiré. Celle de mourir sur scène, près de son piano favoris et de son public.
Il débuta alors sa dernière soirée par ajuster son fauteuil et s'assit lourdement. Il ne tenait plus sur ses jambes. Et surtout, il voulait jouer un morceau improvisé. Un morceau qui serait sa propre signature, son mot pour la fin. Mais ce n’était pas une mélodie quelconque…Chaque note, chaque son résumait à un mot. C’était son discours de fin, son Adieu envers son public. Il pouvait parler mais il ne le souhaitait pas. Sa mélodie parlait à sa place. Dès que le pianiste commença à jouer, la première note s’envola, douce, cristalline, mélodieuse, gracieuse, vertueuse, élégante tel le chant d’un rossignole. C’était beau. Tout le public l’écoutait avec émerveillement. Il était émus d‘entendre ce message d’au revoir, le plus sublime qu’il soit. La seule chose que l'on pouvait entendre était le piano. Pas un bruit ne venait de l’extérieur, ni oiseaux, ni enfants clamaient. C’était comme ci les animaux savaient que c’était la fin. Une triste fin pour un pianiste qui, a vécu son rêve, celui de pouvoir jouer, même au delà de son « handicape ». Et il réussit. Il était le meilleur. C’était le seul qui pouvait parler avec la musique, comprendre chaque note. Il les apprivoisait et les offrait aux autres. Personne ne pouvait faire la même chose que lui. Personne.
A plusieurs reprises, il cessait de jouer. La fatigue était plus forte que lui. Mais à chaque arrêt, il voulait continuer. La vie était importante à ses yeux mais de satisfaire son public, ses admirateurs l'était encore plus. Pourtant, elle avait été cruelle envers lui. Elle lui ôta d'abord sa famille, la seule épaule indispensable pour le pianiste, puis vint le tour de ses yeux, un très grand sacrifice qui lui aurait coûté la vie. La musique fut son seul refuge, son abris. C'est grâce à elle qu'il vivait et c'est avec elle qu'il voulait mourir.
Peu à peu, la mort commençait à envahir le corps du pianiste jusqu'à en prendre le dessus. Elle avait accomplie sa mission. Le pianiste avait cessé de parler ni même de vivre. C'était LA fin.

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Le Pianiste


Il était là, sur scène, près à commencer son morceau de musique. Tout le public l’applaudissait, applaudissements qu’il ne pouvaient pas voir. Il était vêtu d'un costar blanc et noir, accordé à de belles chaussures en cuir noir ainsi que d'un somptueux nœux papillon blanc. Ses sourcils étaient biens marqués par la présence de plusieurs longs et épais poils. Ses cheveux étaient blonds vénitiens et assez courts. Ses mains étaient douces et étaient accompagnés de longs et fins doigts, idéal pour un pianiste de sa catégorie. Mais il sentait que quelque chose n’allait pas, que quelque chose posait problème. Il savait que c’était la dernière fois qu’il jouait sur scène. Et il voulait mourir de la plus belle façon qu’un pianiste aurait désiré. Celle de mourir sur scène, près de son piano favoris et de son public.
Il débuta alors sa dernière soirée par ajuster son fauteuil et s'assit lourdement. Il ne tenait plus sur ses jambes. Et surtout, il voulait jouer un morceau improvisé. Un morceau qui serait sa propre signature, son mot pour la fin. Mais ce n’était pas une mélodie quelconque…Chaque note, chaque son résumait à un mot. C’était son discours de fin, son Adieu envers son public. Il pouvait parler mais il ne le souhaitait pas. Sa mélodie parlait à sa place. Dès que le pianiste commença à jouer, la première note s’envola, douce, cristalline, mélodieuse, gracieuse, vertueuse, élégante tel le chant d’un rossignole. C’était beau. Tout le public l’écoutait avec émerveillement. Il était émus d‘entendre ce message d’au revoir, le plus sublime qu’il soit. La seule chose que l'on pouvait entendre était le piano. Pas un bruit ne venait de l’extérieur, ni oiseaux, ni enfants clamaient. C’était comme ci les animaux savaient que c’était la fin. Une triste fin pour un pianiste qui, a vécu son rêve, celui de pouvoir jouer, même au delà de son « handicape ». Et il réussit. Il était le meilleur. C’était le seul qui pouvait parler avec la musique, comprendre chaque note. Il les apprivoisait et les offrait aux autres. Personne ne pouvait faire la même chose que lui. Personne.
A plusieurs reprises, il cessait de jouer. La fatigue était plus forte que lui. Mais à chaque arrêt, il voulait continuer. La vie était importante à ses yeux mais de satisfaire son public, ses admirateurs l'était encore plus. Pourtant, elle avait été cruelle envers lui. Elle lui ôta d'abord sa famille, la seule épaule indispensable pour le pianiste, puis vint le tour de ses yeux, un très grand sacrifice qui lui aurait coûté la vie. La musique fut son seul refuge, son abris. C'est grâce à elle qu'il vivait et c'est avec elle qu'il voulait mourir.
Peu à peu, la mort commençait à envahir le corps du pianiste jusqu'à en prendre le dessus. Elle avait accomplie sa mission. Le pianiste avait cessé de parler ni même de vivre. C'était LA fin.