lika Excellente Plume
Nombre de messages : 1956 Age : 32 Localisation : Paris V/XVIII <3 Catégorie (Ecrivain,Poète,Dessinateur,Photographe) : Ecrivain, Photographe Date d'inscription : 15/08/2007
| Sujet: Conseils de pro. Sam 4 Juin - 16:25 | |
| Bonjour ! Au cours de mes pérégrinations sur Internet, je suis tombée sur cette page qui résume assez bien, je trouve les trucs à faire/ne pas faire.Ce n'est pas moi qui l'ai écrit.Source.Observation de John Brunner sur l'écriture du roman (condensé par Raymond Milési.) La matière brute de la fiction, ce sont les gens. L'essence de l'histoire, c'est le changement.
Savoir répondre à cette question : « est-ce que chacune des pages que j'ai écrites dit, ni plus ni moins, ce que je veux dire au lecteur ? »
Les trois types d'intrigues : * Un garçon rencontre une fille : problèmes émotionnels rencontrés avec quelqu'un d'autre. * Le Petit Tailleur : Le héros découvre quelque chose en lui, dont il était inconscient. * L'homme apprend la leçon : Conséquence de circonstances extérieures (incontrôlables ?)
Les trois principaux modes narratifs : * L'auteur omniscient : il admet qu'il écrit de la fiction, le rappelle au lecteur, entre et sort dans l'esprit de tous ses personnages. Très exploité au XIXème siècle, mais difficile et délicat. * La première personne : plus aisé, on peut y mêler subjectif et objectif, mais assez limitatif. Variation : le roman épistolaire. * La troisième personne : avec un personnage « point de vue ». Un seul et unique par « passage » concerné. Ce procédé permet de rendre claire une structure complexe.
Les trois formes d'un roman : * Roman séquentiel : ordre chronologique (en gros) jusqu'à l'apogée qui résout l'histoire. * Roman récursif : un événement domine tout le livre, et la progression provient de son incessante réévaluation, jusqu'à ce que tout devienne clair. * Roman picaresque : le personnage (ou un groupe) se meut constamment d'une situation indépendante à une autre.
Intéresser le lecteur : * comment ne pas y arriver ? Par le style. En fiction, l'art ne peut exister isolé du métier. * Un danger courant : l'effort de l'auteur ne doit pas « se voir », sinon le lecteur en conclura qu'on cherche à lui en mettre plein la vue et il laissera tomber. Cela se travaille sur la longueur. * Comment y arriver ? Par l'émotion. Usez de tous les sens, internes ou externes, le lecteur s'y retrouvera. Variez le vocabulaire, soyez précis, pensez à tous les sentiments possibles à chaque instant. Les événements sont perçus dans les émotions des observateurs. Privilégier le côté « humain », les faiblesses des personnages ; c'est cela qui TOUCHE.
Le scénario « Dans la « mécanique » d'un « bon » scénario, l'action, l'émotion et la « réflexion » constituent les trois piliers de votre histoire et doivent intervenir à tour de rôle. Ce n'est cependant pas un credo pur et dur. Les trois éléments doivent constamment s'imbriquer : action et émotion sont les moteurs qui permettent d'induire l'information et de susciter la réflexion. L'information et la « philosophie » (qui se dégage de toute fiction digne de ce nom) ne doivent donc pas être traitées en tant qu'objets narratifs spécifiques, mais plutôt s'insérer au fil de l'action, en émaner de la façon la moins didactique possible. » (Christian Vilà) Faire intervenir au minimum trois camps, et non pas seulement deux (bien vs mal). Le scénario n'en sera que plus riche en péripéties. (Magali Ségura) Claude Ecken : La gestion du rythme et du temps de l'action. Il y a le temps du calendrier, essentiel, à respecter. Il faut en traquer les erreurs dès que le plan est établi. Pour cela, relever chaque scène et en fixer sa durée. Lors de sauts de temps, il est parfois nécessaire de dire ce que font les personnages pendant ce temps. Eviter les temps morts non justifiés. Il y a également parfois des délais à respecter entre deux actions, pour des raisons matérielles, objectives ou subjectives. Au niveau du rythme, l'histoire doit progresser vers un point culminant où la tension est à son comble, où toutes les questions posées trouvent une réponse, c'est le climax. Après cela, la conclusion est rapidement menée. La succession d'événements menant du point de départ au climax permet de trouver le fil conducteur qu'il faut suivre pour dérouler le récit. Le thème et l'intrigue doivent suivre chacun une progression dramatique identique. Pour résoudre les problèmes de rythme dans un texte, il s'agit donc de chercher le climax, chercher le fil conducteur et chercher la progression de l'intrigue et celle du thème s'il y a lieu, vérifier si elle est continue (ou si les deux coïncident). Reconstruction du déroulement du récit : partir du climax et construire le scénario à partir de là. Chercher les temps forts, repérer les temps faibles. Dès cet instant, l'ordre des scènes peut être modifié par ellipses, flash-back, imbrication... Attention à l'essoufflement, prévoir des pauses entre les scènes fortes, en prenant leur contre-pied : humour dans les scènes à suspens, par exemple.
Le début Fuir les explications initiales. Les débuts « in medias res » seront préférés. Dans un roman de fantasy, éviter de plaquer le contexte géopolitique en introduction, il sera préférable de le distiller au fur et à mesure du récit. (Stéphane Marsan) Selon Raymond Milési, souvent, le « vrai » début est à chercher dans le texte, parfois très loin de votre début initial : dès qu'il est trouvé, il faut alors rayer impitoyablement tout ce qui a été écrit avant.
La description La description doit s'insérer parfaitement dans l'histoire. Proscrire les lourdeurs : verbes être et avoir, allitérations en « an », participes présents, adverbes en « ment », plus que parfait... Utiliser un vocabulaire précis, bannir les indéfinis. Attention à la sonorité des phrases, il est parfois bon de se relire à voix haute pour écouter la musicalité du texte. Un texte doit « couler » à la lecture. (Christian Vilà, Raymond Milési) Le décor est un personnage : il participe à l'action. Privilégier de ce fait les verbes d'action aux verbes statiques (ex : De longs cheveux blonds dégringolaient sur son dos au lieu de elle avait de longs cheveux blonds). (Raymond Milési)
La bataille Plus la bataille est inégale, plus elle a des chances d'accrocher. Le héros doit à un moment donné sembler sur le point d'échouer : le renversement de situation n'en sera que plus spectaculaire. (Magali Ségura) Lors d'un duel, il est bon de détailler, à l'aide d'une scène minimum, les coups d'épées (feintes, esquives, touches...). (Magali Ségura) Comme dans la description, les cinq sens doivent être présents durant la bataille. Ne jamais oublier l'odeur. (Mathieu Gaborit)
Le style Trouver son registre : savoir à qui on s'adresse. Enfants, adultes... le vocabulaire ne sera pas le même. (Raymond Milési) Il ne faut jamais privilégier le style, mais au contraire le mettre au service de l'histoire. Plus qu'un « style » spécifique, il vaut mieux posséder une « patte ». (Christian Vilà)
Les personnages Soigner ses méchants. Ils ne doivent pas être caricaturaux. On privilégiera les méchants « attachants ». Le méchant doit avoir des objectifs précis. (Philippe Pastor, Christian Vilà) Travailler la façon de parler des personnages : tous ne doivent pas parler de la même façon. Certains auront un registre plus vulgaire, d'autres au contraire un registre précieux. Les tics de langage sont également la bienvenue. (Christian Vilà, Xavier Mauméjean, Mathieu Gaborit) Veiller à ce qu'ils restent conformes à eux-mêmes durant tout le texte. (Raymond Milési) Le dialogue capte l'attention du lecteur : plus il y en a, plus il accroche. (Raymond Milési) Eviter de mettre trop de soi dans un seul personnage. Les autres perdraient aussitôt de leur consistance. (Raymond Milési) Les archétypes sont toujours très porteurs, ils ne sont donc pas à proscrire, mais à utiliser avec précaution. L'archétype est proche du stéréotype, il faut donc se le réapproprier et ne le faire ni trop bon, ni trop méchant. Il doit également posséder des faiblesses. (Raymond Milési) Ne pas choisir le nom au hasard, mais plutôt lui donner de la « substance ». (Raymond Milési)
Le portrait (par Raymond Milési) Le but du portrait est triple : * Faire croire au personnage : souci de réalisme et de cohérence * Faire comprendre les actions, les motivations, la situation actuelle. * Emouvoir le lecteur. Qu'il aime, craigne, déteste... le personnage. Dans le portrait doit s'inscrire le nom, l'habitat et la façon d'entrer en scène. Le portrait peut se décliner sous forme de description, mais aussi par les paroles, les pensées, les actions du personnage.
A éviter : * Démarrer sans un minimum d'indication (sauf si c'est voulu !). Le lecteur se fait une image d'emblée du personnage. Il ne doit pas s'imaginer que le personnage est petit et chauve quand celui-ci est en réalité grand et chevelu. Ces informations doivent donc apparaître aussi vite que possible. * Démarrer par un grand portrait, précisant tout d'emblée. * Négliger les formes autres que la description/paragraphe. * Trop détailler le portrait d'un comparse momentané.
Procédés efficaces : * Sélectionner des traits physiques qui annoncent un trait moral ou social. * Un détail fait comprendre une vérité plus générale. Et c'est concret. * Etablir des contrastes. Soit dans un même personnage, soit entre deux. * Montrer ce qui est atypique (au milieu de ce qui est commun). Conclusion : « Le portrait est physique, psychologique et social. Ces éléments ne sont pas isolés : ils renvoient l'un à l'autre. L'approche du portrait résulte d'un choix préalable, en fonction de l'importance du personnage, des options prises pour l'ensemble du texte, et du caractère personnel de l'auteur. » Le portrait fait partie de l'action.
Le point de vue Ne pas changer de point de vue dans une même phrase. Savoir avant même de commencer l'histoire si on va utiliser un point de vue alterné ou au contraire un point de vue fixe. (Me souviens plus qui a dit ça... lol)
La chute Tous les écrivains le disent : le début et la chute sont les deux moteurs d'un bon texte. Ils doivent donc être particulièrement soignés. A bannir absolument : les « Il se réveilla : tout ceci n'était qu'un rêve ». (A peu près tout le monde) Quand c'est fini, c'est fini : pas de phrases de « prolongation ». Intérêt fréquent à boucler un texte « en cercle » : reprise (différente) de la situation initiale. (Raymond Milési)
Conclusion (par Raymond Milési) « Personne ne regrettera toutes les bonnes pages que j'ai coupées. » | |
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