LETTRE À DIEU

Cher Dieu,

Je m’appelle Félix Chaloux et j’ai 11 ans.
Si je vous écris aujourd’hui sur un beau papier bleu avec mon plus beau crayon, c’est pour vous demander une faveur. Ou plutôt deux. Et comme ce sera bientôt Noël, j’espère que vous pourrez les réaliser.
Quand j’étais plus petit, j’écrivais au Père Noël pour lui demander des cadeaux. Mais avec vous, c’est plus sûr.
Et ce que j’ai à vous demander, ce ne sont pas des jouets et ce n’est pas pour moi mais bien pour mes deux meilleurs amis que j’aime énormément beaucoup.
L’un est Julien, mais il est paralysé des deux jambes et il doit se déplacer en fauteuil roulant. Ça serait bien si vous pouviez le guérir, car nous pourrions alors courir, faire du vélo et jouer au foot ensemble.
L’autre est Suzy, qui a 11 ans tout comme moi et Julien.
Sa maman m’a appris hier en pleurant qu’elle était à l’hôpital depuis trois jours et qu’elle allait probablement mourir, vu qu’elle a attrapé une leucémie. Papa m’a expliqué que c’était un cancer du sang. Alors, si vous pouviez y donner du vôtre… ça le guérirait sûrement. J’aimerais bien qu’elle ne meurt pas. Car plus tard, je pourrais ainsi l’épouser et vivre avec elle tout comme papa le fait avec maman
Je vous donne leurs adresses et aussi la mienne, au cas où vous souhaiteriez nous écrire.
Je vous souhaite un Joyeux Noël et une Bonne Année !
Félix Chaloult.

P. S. – Vous seriez gentil de dire bonjour de ma part à grand-papa Charlebois et de lui dire aussi que je me porte bien et maman également. Merci.

Félix plia soigneusement sa lettre et la glissa dans une enveloppe également bleue sur laquelle il écrivit, en guise d’adresse :
DIEU
Ciel.

À son père qui s’apprêtait à partir pour le centre-ville pour y faire quelques achats, il lui demanda de l’accompagner car il avait une lettre personnelle à mettre à la poste.
— À qui envoies-tu cette lettre, mon fils ? Quand même pas au Père Noël, à ton âge !
— Non, c’est à un ami.
Arrivés au Centre commercial, ils se dirigèrent vers le Comptoir postal. Son père lui donna une pièce d’un dollar pour payer le timbre et l’attendit à la porte.
La préposée fut étonnée à la vue du nom du destinataire, qui n’était pas cette fois le Père Noël, contrairement à l’habitude, et de l’adresse inhabituelle.
— Veux-tu que je cachette ton enveloppe, mon garçon ?
— Ça ne sera pas nécessaire. Elle ne contient pas d’argent ni de secret. Voici un dollar pour le timbre.
— Reprends ton argent. Quand il s’agit de messages adressées au Père Noël ou à Dieu, dans ce cas très particulier, le service est toujours gratuit.
L’enfant parti, mademoiselle Letendre, la postière, ouvrit l’enveloppe pour vérifier si son contenu justifiait un renvoi au bureau de poste central, où les lettres adressées au Père Noël sont triées pour être lues par des psychologues qui répondront à l’expéditeur. Après un moment de réflexion, elle jugea que non.
La lecture du message de Félix l’avait bouleversée. Elle décida de garder la lettre, du moins pour l’instant. Le soir venu, avant de s’endormir, elle fit une prière à Dieu pour l’éclairer sur ce qu’elle devrait faire dans la situation présente.
Le lendemain, elle mettait l’enveloppe dans sa propre boîte aux lettres. Et à son retour du travail, la lettre de s’y trouvait plus. Dieu avait envoyé un ange l’y chercher.

Le lendemain, quand il rentra dans sa maison, monsieur Chaloult remis à son fils une enveloppe bleue, parmi tant d’autres lettres qui avaient été déposées à sa porte, qui celle-là était adressée à Félix.
—Ta lettre t’est renvoyée par ce que tu as dû te tromper d’adresse, lui fit-il.
Le gamin s’en fut dans sa chambre pour la lire. Et il en eut les larmes aux yeux.

Cher Félix,
Je viens de recevoir des mains de mon ange messager la lettre généreuse et altruiste que tu m’as écrite et j’y réponds à l’instant même avec ma plus belle plume sur un papier également bleu.
Pour ton ami Julien, je ne peux malheureusement lui procurer de nouvelles jambes naturelles. Cependant, il pourra désormais marcher, car un homme riche au cœur charitable lui fera présent demain, à ma demande, de prothèses. Avec ces jambes artificielles, fabriquées selon les dernières technologies, il pourra ainsi marcher. Ensemble, il vous sera alors possible de faire de longues promenades. Il y a tant de belles choses à voir !
Quant à Suzy, je peux plus aisément la guérir. Mon ange messager est déjà en route pour aller porter une chopine de mon sang au médecin qui la soigne, avec une note de ma part le priant de lui faire sans tarder une transfusion qui sera salutaire pour sa jeune patiente. Ainsi, plus tard, si tel était encore ton désir, pourras-tu l’épouser et avoir de beaux enfants avec elle.
Tu as une âme belle et pure, Félix, et tu auras pour cela une très belle vie.
J’espère que ces nouvelles te rendront heureux.

À toi aussi, un Joyeux Noël et une Bonne Année !
P.S. – Ton grand-papa se porte bien. Présentement, il joue à la pétanque avec de nouveaux amis français de son âge qui lui ont appris le jeu. Il a été content d’avoir de tes nouvelles et il m’a prié de te dire qu’il t’embrassait
Dieu.

Il est trop tôt encore pour savoir si Félix et Suzy se marièrent. Pour l’heure, alors que c’est la veille de Noël, un petit garçon étrenne ses nouvelles jambes et une petite fille rit aux éclats devant son père, ordinairement maigre, déguisé en un gros Père Noël, tandis que Félix est allé à l’église avec ses parents pour remercier Dieu devant la crèche de l’Enfant-Jésus.

Bon... Alors déjà, je répète que la présentation est obligatoire.
Ensuite, il faut signaler chaque oeuvre dans l'annuaire.
Sinon, concernant le texte en lui même, j'avoue être mitigée. L'idée, bien qu'un peu... naïve, est intéressante. Félix est plutôt attachant. J'aime beaucoup le passage de la poste, bien que je trouve la phrase "Quand il s’agit de messages adressées au Père Noël ou à Dieu, dans ce cas très particulier, le service est toujours gratuit. " tournée un peu bizarrement.
Par contre, je ne comprend pas où se déroule cette histoire : les noms et prénoms font penser à la France, mais ils utilisent des dollars? De plus le passage "il joue à la pétanque avec de nouveaux amis français " laisse penser que le grand-père n'est pas français... Alors je ne comprends pas.
Et c'est très bien écrit, très fluide. Mais, je ne sais pas, je n'arrive pas à accrocher complètement à ce texte. Cela est sûrement dû au fait que je sois athé... Les nombreuses évocations de Dieu ne me touchent donc pas mais au contraire m'hérissent plutôt le poil. C'est peut-être idiot mais je pense que j'aurais mieux accroché si c'était le Père Noël et non Dieu que Félix contactait...

J'aimerais vous signaler en premier lieu que je vous ai fait parvenir mon profil.
Pour répondre à votre question, l'histoire se déroule au Québec. D'où les dollars plutôt que les euros.
Et que l'on soit athée ou non importe peu, puisqu'il s'agit ici d'un texte purement imaginaire.
Merci quand même de m'avoir lu et d'avoir commenté.
Avec mon respect et mon amitié lointaine.

Ce que nous entendons par se présenter consiste à créer un nouveau sujet ici en utilisant le forumulaire ou en faisant quelque chose d'original.
D'accord, tout s'explique si c'est au Québec... ^^
Ce que je veux dire c'est que ne croyant pas en Dieu j'ai eu du mal à accrocher au texte... Mais en même temps il est vrai que quelqu'un qui ne croit pas aux monstres ou aux fantômes peut apprécier une histoire fantastique... Enfin, je ne sais pas. Je ne vois pas pourquoi je n'ai pas réussi à accrocher à ce texte si ce n'est pas pour cette raison-là...

Je ne pense pas qu'une croyance au dieu chrétien soit nécessaire pour appréhender ce texte. On peut le remplacer par n'importe quelle autre divinité (même à la licorne rose invisible, si ça vous chante). Mais mettre le Père Noël à la place ne me branche pas du tout. Le Père Noël, on nous l'a déjà fait des milliers de fois (bon, la lettre à Dieu n'est pas une nouveauté non plus, mais ça change un peu). L'idée de mettre une divinité donne un aspect de dernière tentative de survie, de dernière espérance, que l'on n'aurait pas eu en mettant un bonhomme rouge. En plus, je n'aime pas le Père Nono : un vieillard barbu et gras du bide qui entre la nuit dans les maisons de petits enfants pour leur donner des petits cadeaux et des friandises, j'appelle ça un pédophile. /se prend une brique/
Une fois mon point de vue sur la place de la religion dans ce texte explicitée, je pense qu'il est temps de faire un commentaire plus personnel. Je dois avouer ne pas avoir vraiment accroché... Cette histoire est un petit conte de Noël joyeux, heureux, du genre de ceux qui mettent de bonne humeur (la référence à Dieu et l'intervention de l'ange me font beaucoup penser au film de Capra La vie est belle). C'est mignon, naïf et agréable, mais ça manque d'un petit quelque chose. C'est peut-être trop court, trop peu développé. On a à peine le temps de s'attacher au petit Félix, de saisir la gravité de la situation, que la solution tombe déjà du ciel. Il serait peut-être intéressant d'allonger le milieu du texte, avec, pourquoi pas, une scène où Félix et Suzy sont ensembles, en train de discuter et de jouer par exemple.
La fraicheur et l'innocence de ce texte, surtout dans cette période de fêtes, est plutôt agréable, mais il serait vraiment mieux de développer cette histoire pour que le lecteur y soit mieux plongé.

Joyeux Noël. : )

Une inspiration venant d'Oscar et la Dame Rose? :p

Léger, mais je n'ai pas vraiment lu ça comme un conte d'enfant comme j'aurais pu m'y attendre au départ. Au milieu de deux lettres naïves, il y a ce "pour vérifier si son contenu justifiait un renvoi au bureau de poste central, où les lettres adressées au Père Noël sont triées pour être lues par des psychologues qui répondront à l’expéditeur. " qui marque, apparemment que pour moi x), un contre poids à cette naïveté dominante...je n'y avais pas pensé auparavant (j'ai jamais envoyé de lettres au Père Noël moi! ^^), je me disais que les lettres au Père Noël revenaient automatiquement aux parents qui se chargeaient d'acheter les cadeaux...Du coup, est-ce que cette nouvelle serait une critique voilée de ce réalisme qui pourrait être comme une duperie par rapport aux désirs sincères des gens? Et dans ce cas, la nouvelle est en fait un éloge de Dieu (et un blâme du papa Nowel? ) qui accomplit les naïfs souhaits de l'enfant, et ce d'ailleurs de manière miraculeuse?
Peut-être que ça ne va pas aussi loin que je ne le pense? ^^ Enfin bref, on reste quand même sur la facile et mignonne petite chute.

Ouais.
Bon.

"Cher DIEU
Je m'appelle choupinette et j'aime pas les guerres parce que c'est pas trop bien et puis après les gens ils sont morts. J'aime pas non plus les maladies, ni les psychopathes. Ni les pervers. Ni les profs de maths. Cher Dieu, pourquoi n'es tu pas gentil ?
Gros poutoux.

Chou"

La petite fille innocente-mignonne-avec-les-yeux-bleus posta sa lettre. Quelque jours après, elle reçu une réponse qui sentait bon la vanille.

"Chère Choupinette

Si j'avais décidé d'être gentil, ça se saurait depuis le temps. De plus, je sais tout (mais oui, rappelle toi, je suis omniscient) donc ça sert à rien de m'envoyer des lettres. Tu peux à la rigueur me prier pour implorer ma miséricorde. Mais si j'ai laissé les Khmers rouges prendre le pouvoir au Cambodge, je ne vois pas pourquoi je serais gentil avec une petite fille. Vois-tu, j'ai laissé les hommes libres. Et maintenant, si ils s'entretuent, c'est leur problème. Si ils sont malades, c'est aussi leur problème - ils devraient passer moins de temps à mettre au point des bombes et se pencher plus sur la recherche médicale. Mais comme tu es petite, et naïve, je te fais aussi,

De gros poutoux divins,

DIEU."

Choupinette vendit la lettre de Dieu aux enchères. Elle en tira une somme faramineuse, et investit dans l'immobilier.

FIN