Histoires de fantômes.

Je fis cette nuit-là un rêve singulier, si toutefois c'était un rêve. J'eus l'impression de m'éveiller en sursaut au milieu de la nuit. Peut-être n'était-ce que l'effet de mon rêve, mais il me sembla que l'obscurité était plus dense, plus étouffante qu'à l'Heureoù je m'étais couchée. La fenêtre claqua, laissant entrer un courant d'air froid. J'allais la refermer, et le parquet grinça. Je me figeais, tendue et remplie d'appréhension.J'avais cru... Mais c'était impossible. Je recommençais à avancer et le grinçement retentit à nouveau. Cette fois, j'étais terrorisée. Je savais que seul un parquet en bois massif pouvait grincer ainsi, or, à cet endroit-ci de la pièce, je marchais sur du carrelage. Du bout des doigts, j'effleurais le mur, comme pour me persuader de sa réalité. Je retirais la main aussitôt.Le mur était glacé ! Je me rendis alors comple que tous les meubles étaient recouverts d'une mince pellicule de givre. Mais... Nous étions en plein été ! Et un été caniculaire, qui plus est ! Je me retournai lentement vers le centre de la pièce. Un jeune homme s'y trouvait, se tenant nonchalamment les mains dans ses poches. Il me fit un sourire, mais ses yeux restèrent froids, vides et morts. Je crus être face à un vampire, mais il me détrmpa peu de temps après :
-Salutations, jeune fille. Que diriez-vous de vous assoir pour discuter ?
Il parlait d'une voix posée et cultivée, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde de trouver un inconnu dans sa chambre en pleine nuit.
-Vous êtes qui, au juste ? lui demandais-je sur la défensive.
-Mais vous ne me connaisez pas ?
Il avait l'air surpris.
-Bah non, pourquoi, je devrais ?
-Oui ! Je suis le plus grand de tous les démons, Lucifer en personne ! s'emporta-t-il.
Je n'étais rien moins qu'à mon aise et je ne savais trop que penser.

La vie continue-t-elle après la mort ? Grande question existentielle qui nous traverse à tous l'esprit un jour ou l'autre. Je crus entrevoir la réponse un jour, mais c'était sûrement une hallucination. Quoique...
C'était l'un de ces matins brumeux de novembre, ça je m'en souviens très bien. Un de ces matins où l'on va au collège un goût de dentifrice dans la bouche, l'esprit encore embrumé de sommeil et le corps gardant encore un peu de la chaleur du lit. Je marchais d'un pas vif, je ne voulais pas arriver en retard. Les rues étaient désertes lorsque la pluie se mit à tomber. Il ne manquait plus que cela ! La journée allait être pourrie. Enfin bon, une journée pourrie de plus dans une année scolaire pourrie, ça ne changeait pas grand chose de toute manière. C'est alors que je vit cette fille. À peu près mon âge et plutôt pas mal. Elle était immobile et ne semblait pas souffrir de la pluie bien qu'elle eût les bras nus. Elle se tenait au milieu du trottoir, avec sa robe blanche, on ne pouvait pas la louper. Je ne comprenais pas pourquoi je ne l'avais pas vue tout à l'heure, alors. En plus, sa robe était franchement bizarre. C'était une robe longue, reserrée sous la poitrine avec des manches bouffantes. Elle semblait venir tout droit d'une autre époque. Ses cheveux noirs retombaient librement sur ses épaules et ses joues et ses lèvres étaient d'une pâleur de mort. Elle s'avança au milieu de la chaussée. Une voiture approcha à grande vitesse. Je voulus crier pour avertir la fille, mais les mots restèrent bloqués dans ma gorge. J'étais comme pétrifié. Je fermais les yeux pour ne pas voir ce qui allait obligatoirement s'ensuivre. La voiture arrivait trop vite et la fille ne bougeait toujours pas. Mais elle était folle ! Elle allait se faire percuter ! Et à cette vitesse, elle n'en réchapperait pas ! Bizzarement, je n'entendis aucun bruit de freinage, aucun choc. Je rouvris les yeux et je vis... Non, non, non ! C'était impossible ! Je devais rêver ! Pourtant j'étais sur d'avoir vu... Mais mon esprit refusait de l'admettre. Ce que j'avais cru voir ? La fille... Elle était debout, toujours au même endroit et la voiture continuait sa course. Une seule raison possible : j'avais eu une hallucination. Sauf que la fille se retourna vers moi et me fit un grand sourire avant de s'évaporer purement et simplement. Mon esprit me répétait que je rêvais, que c'était impossible. Mais depuis la disparition de la fille, une idée me trottait dans la tête. Une idée parfaitement invraisemblable, mais une idée plausible en rapport aux évènements. Une idée qui disait : "Si elle n'est pas morte, c'est que les fantômes ne peuvent pas mourir "

Encore une autre ^^

Ce soir-là, un soir d'orage,je venais de regarder un documentaire tendant à prouver l'existence réelle des fantômes. C'était complètement stupide ! Enfin, voyons, on n'a jamais relevé de preuves tangibles de leur réalité. S'ils existaient, ça se saurait, depuis le temps. Ce soir-là, donc, je m'allongeais dans mon lit l'esprit tranquille. Je sombrais dans un sommeil sans rêve dès que ma tête toucha l'oreiller.Quelques heures ou quelques minutes après, je ne sais plus, je me réveillais en sursaut.J'avais l'étrange impression que quelque chose avait changé. Les ombres de la nuit semblaient plus denses, et les éclairs qui illuminaient la pièce par à-coups n'y changeaient rien, bien au contraire, ils faisaient paraître la pièce plus sombre. On aurait dit que le tambourinement des gouttes sur le toit s'était fait plus menaçant. Etait-ce mon imagination ou toute la lumière de la pièce s'était rassemblée en un seul point ? La peur me saisit soudainement, cette peur instinctive, irraisonnée, proche de la terreur. Elle me fasait frissonner et claquer des dents, j'avais froid, j'avais chaud, une sueur moite dégoulinait le long de mon dos, mes muscles se tétanisaient les uns après les autres, je voulais hurler mais je n'émettais aucun son. J'avais peur. Au centre de la pièce, la tache de lumière s'élargissait, se modelait. Elle prit la forme d'une silhouette humaine, mais si diaphane que je voyais les meubles au travers. Lentement, avec infiniment de délicatesse, la créature leva le bras. C'était une hallucination ! Ca devait être une hallucination ! Je fermais les yeux, me répétant en moi-même : "Ce n'est pas réel, c'est une illusion, ce n'est pas réel ! " Lorsque je rouvris les yeux, la lumière du jour entrait à flots par la fenêtre. Je me convaincquis que c'était le jeu des éclairs sur les murs qui m'avait fait imaginer cette apparition. Mais elle paraissait si réelle... Elle ressemblait à un fantôme du documentaire, comme si...elle en était sortie...Cette idée me glaça et je la chassais bien vite de mon esprit. Mais, de loin en loin, cette pensée me revient durant des nuits d'orage et je ne puis m'empêcher de me dire : " Après tout, pourquoi pas ? Impossible n'est pas français, comme le dit si bien Napoléon ! " Et chaque fois, le retour du jour chasse cette idée comme il chasse la nuit. J'en suis venue à aimer ces heures nocturnes de doutes et de chimères, pour leurs interrogations sans réponses qui seules font jaillir ce léger frisson qui me parcourt. Alors rappelez-vous : On n'a aucune preuve de l'existence des fantômes, mais aucune non plus de leur non-existence.