Inspiration

Voici une nouvelle relativement courte. J'étais un peu à court d'idée pour le titre donc si vous en avez une meilleure, je suis toute ouïe.

NB : Wolfy c'est la nouvelle pour laquelle je t'ai embêtée. Encore merci.


Inspiration

Je trempe ma plume dans l'encrier. A l'ombre d'une chandelle vacillante, j'hésite. Quel personnage verra sa vie tracée sur cette feuille ? Dans ma tête se profile le visage naïf d'une gamine rousse, puis un poney craquant qui gambade gaiement. D'autres gens mièvres se succèdent et m'écoeurent. Un bébé pleurnichard m'exaspère, et sa pauvre mère me fait pitié. Aucun d'eux ne sera de la partie ce soir. Je songe un instant à quelque chose de plus exaltant. Déjà, mon imagination s'emballe et me sert sur un plateau une histoire de cape et d'épée. Le sourire trop blanc de la fiancée promise à un brave mousquetaire me fait renoncer. Sans réfléchir, je noie ma plume dans un verre d'eau et contemple le noir se diluer. Les arabesques se font et se défont sous mes yeux absents. Au-delà de ce lent balet, ils voient les destins qui se mêlent, les entrechats de personnages volubiles. Un mouvement du poignet et le maestro met fin au spectacle. D'un geste vif, j'essuie ma plume et la replonge dans l'encre. Une goutte de nuit tombe sur la feuille de papier, et sa trace m'évoque un soleil aux rayons minuscules. J'incline ma feuille et il s'enfuit en une mince ligne droite. Une seconde larme s'échappe à côté de la première et je vois à présent deux pupilles qui pleurent. Une jeune femme se tourne vers moi. Ses longs cheveux d'ébène dansent au vent et son regard sombre brille d'une douleur résolue. Sa bouche grave se pince quand elle crispe ses doigts autour du manche d'un sabre. La forme épurée du katana contraste avec sa blanche robe de bal, mais tout deux sont tachés de vermeil. Ma pensée incline en son sens et elle s'effondre dans la neige. Ses beaux cheveux partent en fumée et m'emmènent plus loin. Leurs volutes se regroupent et un loup noir se dresse devant moi. De ses crocs d'ivoire coulent des perles écarlates qui fleurissent à ses pieds. Mon esprit l'approche et il se sauve en aigle de nuit dans le ciel blanc de neige. Je m'envole à sa suite, virevoltant parmis les flocons, avant qu'il se pose sur la pierre froide d'une ruine isolée. Il me fixe un instant puis baisse les yeux. Je suis son regard. Une panthère noire sort des ténèbres. Sa démarche souple marque le sol d'empreintes écarlates. Elle s'avance vers moi, les oreilles en arrière, la queue balançant doucement. Elle se ramasse, prête à sauter. Ses griffent raclent le roc, ses crocs grondent et elle bondit. Je ne bouge pas, elle passe au-dessus de moi. Je me retourne, le fauve n'est plus là. A sa place, se tient un homme grand et svelte dans une cuirasse de cuir souple. Une grande cape noire claque au vent dans son dos et un arc semble respirer dans son poing. Une estafilade ensanglantée court de sa tempe à ses lèvres et ses mains sont tachées de rouge et de cendre. Il vrille sur moi un regard mordoré, mystérieux et attirant. Mon esprit l'approche, sa cape claque, l'enveloppe et il s'enfuit, faucon noir dans le ciel éthéré. L'aigle le suit et ils se rencontrent devant le soleil. Mes yeux éblouis se ferment et se rouvrent pour voir tomber doucement une plume d'ébène. Je tend la main et elle vient se blottir dans ma paume, palpitante de la vie de mes personnages. Ils ne me fuient plus, répondent à ma question. Je la replonge dans l'encre et commence à écrire.

J'aime beaucoup. On a un peu l'imrpession d'être un rêve. Il y a quelque chose qui fait bizarre par contre: tu utilises des termes comme "mon esprit l'approche" ou "ma pensée incline", puis tu écris "Je m'envole à sa suite". Ce n'est pas très important mais ça m'a fait un peu bizarre.
J'aime particulièrement la description de l'homme vers la fin. Par contre à un moment tu dis "ses crocs grondent ", ça ne veut rien dire, je mettrai plutôt quelque chose comme "un grondement sourd s'échappe de sa gueule entrouverte, laissant voir des crocs..." ou quelque chose dans le genre, enfin, tu fais comme tu veux, mais les crocs ça ne grondent pas. =D
Et sinon, dernier point, je ne suis pas sûre à 100% que l'avant dernière phrase soit nécessaire. "Je tend la main et elle vient se blottir dans ma paume, palpitante de la vie de mes personnages. Je la replonge dans l'encre et commence à écrire. " Je crois que j'aime mieux comme ça, ça montre bien le lien parce que à la première lecture j'ai eu l'impression qu'il y avait deux plumes... Mais bon c'est qu'une suggestion. ^^

Désolée de répondre aussi tard, j'étais persuadée de l'avoir fait, mais visiblement je me suis contentée de lire, je devais être pressée.

Merci beaucoup Snoop.
Je vois ce que tu veux dire pour le "je". Pour moi c'est venu comme ça, parce que mon esprit = moi, mais c'est vrai que ça peut faire bizarre. Tu crois que je devrais garder l'esprit ? Ou commencer dès le début avec "je" ?
Pour les crocs, je pensais à une sorte de personnalisation. Merci de proposer quelque chose pour remplacer, mais je trouve ça trop long, trop lourd. C'est si gênant que ça, les crocs qui grondent ?
Pour l'avant dernière phrase, je trouve que c'est une excellente suggestion. Je l'enlèverai quand je retravaillerai.

J'aime beaucoup. Au début, je me suis dit que ca allait être ennuyeux, une simple suite de "personnages inventés". Mais à partir la la femme avec le katana et ta façon de passer d'un personnage à un autre, tout en "douceur" et en fluidité... Pouah ! J'adore ! Seul petit truc, lorsque tu parles du moment où l'aigle et le faucon se rencontrent, je sais pas mais jai eue du mal à comprendre que le loup était encore présent. Enfin, qu'il y a deux personnages à ce moment là. En le lisant, je trouve qu'on oublie qu'il y a "le loup" et "la panthère". Peut-être pourrais-tu les faire se transformer en oiseau en même temps ? Mais bon, je suis fatiguée ce soir c'est peut-être moi... ^^