Liberté
Il y a tes regards violents, je m'immerge dans l'abysse turbulent de tes iris sombres, comme si au fond il restait ses débris d'intimités. Tu sais, j'y vois le reflet de mes propres espérances et surtout de mes propres peurs... C'est effroyable de se dire que tout cela à pris fin, que même le vent sème les pleurs des amants maudits. Les complaintes dorés de nos rires viennent et repartent en un mouvement dans les tourbillons confus de mon esprit. Tous nous a été pris, et la liberté... O liberté tant aimée...toi-même tu nous as été arraché.
Tu sais très bien que j'étais libre à tes côtés. Il n'y avait plus rien que nous deux, dans les confins de cette guerre qui nous ôtais chaque jour un peu plus notre vie, même nos espoirs s'étaient évanouis dans les cris des enfants tués. Mais on s'en moquait, on se disait qu'on pouvait changer les choses, qu'à nous deux, plus rien ne pourrait nous atteindre. Nous étions libre...
Je me moquais des bombes, de la pluie de balle qui s'éteignait dans vos poitrines gonflés d'adrénaline, je me moquais des hurlements de désespoir, des être qui se mourraient dans les rues souillaient. Non, plus rien m'importait. Juste toi, toi et moi, ensemble, pour ce qui me semblait l'éternité.
J'aurais du comprendre que l'on n'aime pas les gens conne nous dans cette société, j'aurais du comprendre qu'un jour tout nous serais repris, j'aurais du comprendre que nous mourrions tôt ou tard. Mais je n'avais pas compris, toi non plus, on ne savait rien, notre accomplissement se résumait à savourer goulument l'instant présent.
Je te vois, tu es resplendissante tu sais, comme d'habitude. Même à l'aube de ta mort tu es lumineuse, cette ange immaculée, venue de quelque monde éthérée. La voute blafarde du ciel s'ouvre face à l'échafaud. Oh mon dieu, vais-je mourir de cette vision ? Vais-je supporter de voir ma bien-aimée se faire tuer sous mes yeux ?
Il y a tes regards violents, je m'immerge dans l'abysse turbulent de tes iris sombres, comme si au fond il restait ses débris d'intimités. Tu sais, j'y vois le reflet de mes propres espérances et surtout de mes propres peurs... Je me souviendrais toujours de ce moment. Tu étais là, assise à côté de moi, sous le soleil qui flottait derrière ta crinière ébène, ta peau matte brillée, j'avais ma main sur la tienne, l'autre caressé tranquillement l'herbe.
-Est-ce que tu m'aimes ? m'avais-tu susurré, comme si ce fut le vent qui chantait tes mots.
-Oui, avais-je répondu, sentant son souffle glacée sur mon visage.
-Moi aussi je t'aime, tu sais.
Je ne fus pas surprise par cette révélation, tout cela me semblait si évident ! Elle m'aimait, je l'aimais tout autant. Deux amantes maudites, voilà ce que nous étions.
Oui, j'aurais du comprendre que cette société n'aimait pas les gens comme nous. Mais tu avais chassé mes craintes en apposant un baiser sur mes lèvres soyeuses...
Tu meurs mon Amour... La corde autour de ton coup enserre ta nuque délicate et l'infâme bourreau hurle son crime, notre crime. J'ai réussi à m'enfuir, grâce à toi, tu t'es sacrifié. O mon Aimée, c'est moi qui aurais du être ta place... Mais tu me vois, à cet instant où les regrets me submergent. Nos regards se croisent et la commissure de tes lèvres charnus se relèvent en un sourire apaisée. Je voulais te voir mourir, je le voulais.
Tu es morte. Disparue comme la poussière dans le vent. Tu es devenue un souvenir, jamais plus je ne pourrais effleurer tes lèvres, jamais plus je n'étreindrait ton corps fragile dans mes bras. Nous étions libre, joueuses et enjôleuses comme le vent. J'ai voulus gouter à cette saveur nouvelle et nous nous sommes égarée dans nos rêves éphémères.
J'aurais du comprendre que cette société n'aimait pas les gens comme nous...Les avions strient le ciel de leur fumée annonciatrice de malheur. Les vrombissements sont menaçants, se propageant dans nos cœurs blessés, dans les rues baignés par la peur. Je m'en vais sur les pavés de la citée morte, marchant de mes pieds nus et écorchés. Il est temps, j'en suis consciente. Mais après tout, je ne me pleins pas de notre triste destin, je mourrais ton image dans mon esprit, régnant dans l'obscurité de mes pensées.
Voilà qu'une pluie de bombe s'abat, sombrant dans les abîmes de la ville, explosant en emportant les corps désarticulés, les démantelant pour délaissés ces morceaux sanguinolent. Nous ne sommes plus que de la viande, la guerre nous a happée dans son tourbillon cauchemardesque. Mon Amour, c'était dur d'être libre comme toi, mais même le cœur essoufflée, j'y suis parvenue. Cette bombe qui fend le ciel, elle est pour moi, je sens le souffle nauséabond de la mort s'éprendre de moi.
Mon corps qui explosent, tombant en morceaux sur le sol ensanglantés, puis, plus rien...