Nouvelles de 'Nyme

Spoiler:

Memento Mori


Elle est là.
Dans mon dos, en permanence.
Elle guette la moindre erreur, en permanence.
Lorsqu'elle trouvera une faille, elle s'y engouffrera toute entière. M'aura à sa merci.
Elle fera durer le plaisir, m'achèvera lentement.
Elle se délectera de ma peur.
Elle me laissera voir venir la mort, m'affoler.
Elle me tuera. Mais pas tout de suite.
Elle veut d'abord jouer. Au chat et à la souris.
Me laisser un espoir, pour le décevoir aussitôt.
Je ne lui échapperai pas.
Elle contrôle la situation. Elle me tient. Le piège est refermé, la proie, coincée.
Mais que vaut la traque si le gibier se laisse attraper ?
Elle me relâche, pour me retrouver. Je me débats, ça l'amuse.



Dans mon esprit enfiévré, les mots résonnent, encore et encore.
Cette phrase, en forme de promesse, hante mes nuits, détruit mes jours. Me tue à petit feu.
C'est ce qu'elle veut. Me détruire, me briser.
Au cours des années, elle a su tisser sa toile. Méthodiquement.
Chaque fil de soie est un câble d'acier.
Patiente araignée, elle a enfin sa mouche.
Si je veux vivre, elle doit mourir.
Une lame est mon unique chance de survie.
Une lame d'acier, que je pourrai planter, encore et encore.
Une lame, dans son coeur haï.
Elle me connaît comme un chasseur connaît sa proie. Je la connais mieux que moi-même. Je sais quand elle est vulnérable.
Au bon moment, je frappe. Encore et encore. Je m'acharne.
Le couteau tranche les chairs comme du beurre. Le sang coule, tache murs et sol.
Elle meurt.
J'ai gagné. Après tant d'années de crainte, je suis enfin libre.
Mais fatiguée, si fatiguée...
Je tombe au sol.
Mes paupières se ferment sur une pensée triomphale, euphorique.



Le corps gisait sur le parquet, poisseux d'hémoglobine.
Comme un sinistre rappel, les lèvres écarlates se détachaient sur le visage, pâle.
Lardée d'une dizaine de coups de couteau, la victime tenait un poignard à la main.
Porté par le vent, un bout de papier à moitié carbonisé passa par la fenêtre.
Vint se poser sur la flaque rouge.
De grandes lettres malhabiles traçaient les deux mots amers.

Me répéterais-je ?

L'obsession pour les textes morbides et sanglant, finit par banaliser le genre...

J'ai l'impression d'avoir lu ces phrases une centaine de fois sur le forum, sans y trouver rien de nouveau...

Le style n'est pas très original, l'histoire est assez banale..

je suis très déçue.

Je déçois souvent.

Je n'ai pas demandé d'indulgence, je n'en ai pas eu. Ca me va. Toi, tu joues franc-jeu, pas d'hypocrisie. Oui, les textes sur la mort se ressemblent, oui mon style est fade et de peu d'intérêt.

Mais j'avais besoin d'écrire. J'ai eu tort de poster, sûrement.
En espérant faire mieux la prochaine fois.

J'aime ce texte. J'aime sa forme. J'aime la sonorité des mots "Memento Mori". Dommage que le thème de la mort et du sang soit si banale... Mais on n'a jamais tort de poster, et toi moins que les autres, je pense. La mort t'inspire comme elle inspire les autres, ce n'est pas ta faute. Bien sûr, tu pourrais avoir un style vraiment différent, mais tu as tout de même une bonne plume, une très bonne plume, même.

LN, loli, vous allez être tristes.
Vous venez de me tendre sur un plateau d'argent le thème d'un texte prochain. Un texte qui me ressemblera, j'espère.

Loli, c'est gentil de m'encourager. Memento Mori est une de mes phrases préférées. * cherche un moyen de la replacer dans un prochain texte *

Mais au-delà du sang et de son côté basique, que comprenez vous de la fin ?

Pas que je vous prenne pour des débiles, au contraire, mais elle est obscure même à moi, donc... --'

A. N. O'Nyme a écrit:

Spoiler:

Memento Mori


Elle est là.
Dans mon dos, en permanence.
Elle guette la moindre erreur, en permanence.
Lorsqu'elle trouvera une faille, elle s'y engouffrera toute entière. M'aura à sa merci.
Elle fera durer le plaisir, m'achèvera lentement.
Elle se délectera de ma peur.
Elle me laissera voir venir la mort, m'affoler.
Elle me tuera. Mais pas tout de suite.
Elle veut d'abord jouer. Au chat et à la souris.
Me laisser un espoir, pour le déçevoir aussitôt.
Je ne lui échapperai pas.
Elle contrôle la situation. Elle me tient. Le piège est refermé, la proie, coincée.
Mais que vaut la traque si le gibier se laisse attraper ?
Elle me relâche, pour me retrouver. Je me débats, ça l'amuse.

I'll kill you.

Dans mon esprit enfièvré, les mots résonnent, encore et encore.
Cette phrase, en forme de promesse, hante mes nuits, détruit mes jours. Me tue à petit feu.
C'est ce qu'elle veut. Me détruire, me briser.
Au cours des années, elle a su tisser sa toile. Méthodiquement.
Chaque fil de soie est un cable d'acier.
Patiente araignée, elle a enfin sa mouche.
Si je veux vivre, elle doit mourir.
Une lame est mon unique chance de survie.
Une lame d'acier, que je pourrai planter, encore et encore.
Une lame, dans son coeur haï.
Elle me connaît comme un chasseur connaît sa proie. Je la connais mieux que moi-même. Je sais quand elle est vulnérable.
Au bon moment, je fappe. Encore et encore. Je m'acharne.
Le couteau tranche les chairs comme du beurre. Le sang coule, tache murs et sol (pourquoi pas de s à "sol" ??).
Elle meurt.
J'ai gagné. Après tant d'années de crainte, je suis enfin libre.
Mais fatiguée, si fatiguée...
Je tombe au sol.
Mes paupières se ferment sur une pensée triomphale, euphorique.

I killed you.

Le corps gisait sur le parquet, poisseux d'hémoglobine.
Comme un sinistre rappel, les lèvres écarlates se détachaient sur le visage, pâle.
Lardée d'une dizaine de coups de couteau, la victime tenait un poignard à la main.
Port par le vent, un bout de papier à moitié carbonisé passa par la fenêtre.
Vint se poser sur la flaque rouge.
De grandes lettres malhabiles traçaient les deux mots amers.

Memento Mori.

je trouve les phrases un peu courtes, sans doute le style voulu, mais à certains endroits ça me "gêne"...

C'est beau, c'est triste... J'aime.

pas compris l'histoire du papier carbonisé...

Le papier ?

J'avais juste envie de le mettre, mais peut-^tre n'est-il pas nécessaire.

Loli, c'est ça que je voulais faire ressentir, Une schizophrénie au stade le plus grave, elle est tellement dissocié d'elle-même que c'est plus un meurtre qu'un suicide.

Herbe Folle : Merci !

J'ai une autre nouvelle en préparation, une à laquelle Memento mori sera peut-être plus adapté. Peut-être.

Merci de vos critiques, j'en tiendrai compte pour la prochaine et je retravaillerai peut-être celle là.

A tous ceux qui pensent qu'un progrès est possible, merci. Et désolée.


Junkie

Je suis droguée au bonheur, sur mon nuage inaccessible.
La première dose m'a rendue accro. Les petites pilules colorées me remplissent de dynamisme. Je n'ai besoin de rien de plus. Je souris, je cours, je vis. À quoi bon penser au lendemain ?
Ma dose du jour me suffit, m'emmène sur mon nuage bleu ciel. Je suis tout simplement heureuse, dans cette apologie de la douceur et du sucré. À quoi bon en vouloir plus ?
Vous, rampants, je vous méprise, dans vos préoccupations futiles, dans vos rêves impossibles. Ouvrez les yeux, le bonheur est au bout de vos doigts. L'Amour et la Liberté ne sont pas que de grands mots inutiles, offre-toi une pilule, regarde comme ils paraissent proches, d'un coup. L'enfance rend le monde magnifique. Une si belle période, si éphémère. L'innocence qui la caractérise s'envolera au premier coup de vent, au premier de tes regards.
L'escalade était prévisible, sera irréversible. De mon ecstasy, je passe à ta cocaïne. Naturellement, avec bonheur. Pour toi. Mon revendeur d'Amour attitré. Tu hantes mes nuits. Tu illumines mes jours. Tu ne sais même pas qui je suis. Mon nuage bleu ciel est devenu rose. J'écris, pour toi. Je souris, pour toi. J'ai cet air niais que je m'étais promis de ne jamais afficher. Je m'envole pour des voyages inconcevables. Je t'aime.
On ne voit jamais venir le malheur. Mon trip coloré a imperceptiblement déteint, virant jour après jour au gris, sale, toxique. Je suis tombée de haut. Mon nuage s'est finalement dissolu en pluie acide. Retour dans la troposphère, plus bas que vous. On a appelé cet instant Désespoir. Je ne connaissais pas. Une brume toxique m'entoure. Elle disparaîtra, faisant place à une réalité dure, crue. Adieu, mon nuage aux formes cotonneuses. Je goûte une nouvelle drogue, douce-amère. Les regrets, la tristesse. Serais-je enfin lucide ?
J'écris au blues, indélébile. Cela paraît si facile. Conjuguer un humour noir, à l'infinitif. Vivre au conditionnel. Une vie nette, toute tracée. Sois un bon petit mouton. Raté. Mon mal-être me laisse tous les possibles, libère mes horizons. Je ne vous ressemblerai pas. Je ne prétends ni être meilleure, ni pire. Je prétends être libre.
Un souffle au cœur, du vague à l'âme.
Un texte que personne ne comprendra. Un texte de junkie.

La vie est une drogue terrible. Pas de désintoxication, il s'agit d'héroïne.

J'aime beaucoup ! C'est super bien rythmé et tout, c'est très beau! J'aime beaucoup beaucoup beaucoup! Bravo à toi !