De l'encre dans les veines Une plume au bout des doigts, un monde derrière la tête... |
|
| Sanguine | |
| | Auteur | Message |
---|
Jaina Plume bien attrapée
Nombre de messages : 170 Age : 35 Catégorie (Ecrivain,Poète,Dessinateur,Photographe) : écrivain Date d'inscription : 22/10/2008
| Sujet: Sanguine Jeu 23 Oct - 20:12 | |
| Ben se réveilla. Sa nuque lui faisait mal, comme si on lui avait asséné un coup violent. Il se massa le cou, lorsqu’il se rendit compte d’un détail au contact de sa peau, qui le figea instantanément, un contact humide, visqueux. Ses mains étaient recouvertes de sang. Ses draps, maculés de cette même substance vermeille, s’ajoutèrent à cette découverte macabre. Il se précipita dans la salle de bain d’une démarche titubante, sous le coup de la panique. L’homme s’inspecta sous toutes les coutures, sans déceler la moindre plaie. Si ce sang n’était pas le sien, à qui appartenait-il ? L’eau froide s’écoulait le long de son corps. Ben essayait de remettre ses idées en places, mais la douleur au niveau de la nuque, balayait ses efforts. Aucun souvenir de la nuit passée, ni même des jours précédents. Le néant… Le jeune homme sortit de la douche et se posta devant le miroir. Mais quel était vraiment le pire ? Le fait de ne se rappeler de rien ou le sang inconnu sur ses mains… Il se dévisagea dans la glace. Des cernes se profilaient sous ses yeux. Une barbe naissante recouvrait ses joues, son menton. Les idées se bousculaient dans sa tête, mais il n’arrivait pas à les ordonner. Ben avait l’impression de baigner dans un cauchemar, dans un autre monde, où il lui semblait n’avoir aucun contrôle sur ce qui l’entourait. Il se sentait étranger aux secondes qui s’égrainaient. Il se dirigea vers sa chambre en empruntant de nouveau le corridor. Des trainées, des empreintes écarlates marquaient les murs. Il s’arrêta devant l’une d’entre elles, nette, trop nette. Un laser ! Ben regagna sa chambre silencieusement. Le tiroir de sa table de chevet laissa entrevoir un Beretta ainsi que trois chargeurs. Il s’en saisit instinctivement et le mania avec une dextérité déconcertante. Il inséra un nouveau chargeur et l’arma. Son cœur tambourine contre sa poitrine, comme s’il voulait prendre son envol.
L’escouade pénétra dans la maison par la baie vitrée. Le meneur fit signe de se déployer. Le sergent Mirls commença par la cuisine. Tout était rangé à sa place, d’une façon tellement ordonnée, qu’il en résultait un certain malaise. Un nouveau voyant clignota sur l’écran de contrôle de ses lunettes: OTV, Ordre de Tirer à Vue. Il traversa la pièce pour emprunter l’escalier. Le revêtement qui couvrait les marches, étouffait ses pas. Deux autres soldats gagnèrent l’étage, à sa suite. Le spectacle qui les attendait, avait de quoi flanquer la chair de poule, et pourtant ils en avaient vu d’autres. Des trainées rouges vifs, encore fraîches, recouvraient le mur qui leur faisait face. Mirls prit à gauche, serrant plus fortement son fusil d’assaut. Il arriva devant une pièce baignée de soleil, presque aveuglante. Il poussa la porte du pied, qui cogna le mur d’un bruit mat. L’adrénaline pulsa dans ses veines, à la vue des draps ensanglantés sur le lit défait. Le soldat s’avança prudemment vers le centre de la pièce. Ses muscles se raidissaient à chaque seconde qui s’écoulait. Ben ressentait les prémices d’une crampe au niveau de ses plantes des pieds. Il ne tiendra plus beaucoup de temps dans cette position délicate. Une ombre se profila par l’embrasure de la porte. Le soldat d’élite poussa la porte du pied, manœuvre prévisible. Il s’avança lentement dan la chambre, inspectant chaque recoin. Ben attendit qu’il le dépasse, pour lâcher prise et atterrir sans bruit dans son dos. Le coup fut bref et précis. Le jeune homme accompagna le soldat dans sa chute. Mirls bougea les draps du bout de son arme, écœuré. Aucune âme qui vive dans cette chambre morbide. Il retourna dans le couloir. Les autres allaient bientôt se rendre compte de son « absence », il devait trouver un moyen de quitter les lieux au plus vite. Ben se faufila comme une ombre vers le sud de la maison. Quelque chose l’arrêta net dans son mouvement, pointant son arme sur lui, avant mêle de l’apercevoir. Ils restèrent ainsi en joue plusieurs secondes, les plus longues de leur vie. Mirls sentit une goutte de sueur dégouliné le long de sa nuque, il raffermit la prise sur son fusil d’assaut, le laser pointé sur la poitrine de sa cible. Pourtant il ne tira pas, son geste retenu par un sentiment indéfinissable. Cet échange visuel s’estompa à l’arrivée de deux autres soldats derrière le sergent Mirls. Ils ouvrirent feu à vue. Ben n’avait même plus conscience de ses actes, mû par son instinct de survie. Il se vit sprinter et bondir par la fenêtre… vers l’inconnu. La vitre se brisa, et Ben chuta dans une pluie de verre.
Georges Grent venait de déposer ses enfants à l’école. Il alluma la radio et tapota sur son volant au rythme de la mélodie endiablée. Il allait sur la quarantaine, les cheveux grisonnant sur ses tempes. Il rajusta ses lunettes puis éleva le son. Mr Grent déboucha sur l’artère centrale, qui, comme à son habitude, était surchargée. - ‘tain !! souffla-t-il, regardant sa montre. Sa conférence sur la recherche en neurobiologie débutait dans moins d’une heure. La simple pensée de louper ce rendez-vous le mit en rogne. Il bifurqua sur la droite, s’enfonçant dans un dédale de ruelles, espérant éviter ainsi l’embouteillage. Georges ne vit pas le temps s’assombrir, il n’entendit pas non plus les quelques passant s’exclamer. Ce n’est que le choc qui le ramena à la réalité, il freina brutalement.
Ben aperçu la voiture arriver. Une chance se dit-il et il se replia sur lui-même pour limiter les dégâts corporels. Le jeune homme heurta le pare-choc avec violence, avant de rebondir sur le sol. Sa tête frappa le bitume, une douleur irradiant instantanément sa tempe. Il entendit une portière s’ouvrir et quelqu’un s’approcher. - Ne vous inquiétez pas, je suis médecin, lui adressa-t-il. Mais l’écho se faisait déjà plus faible, ses paupières plus lourdes… - Une ambulance, vite !! Rue des Coquelicots. Commotion cérébrale, perte de sang importante, il ne va pas tenir longtemps… | |
| | | Arty Plume confirmée
Nombre de messages : 1337 Age : 33 Loisirs : chant, théatre, écriture, ... Catégorie (Ecrivain,Poète,Dessinateur,Photographe) : Ecrivain, poète, dessinatrice, photographe Date d'inscription : 31/07/2007
| Sujet: Re: Sanguine Jeu 23 Oct - 20:34 | |
| Merci pour ce nouveau texte, mais la prochaine fois n'oublie pas de le signaler dans l'annuaire | |
| | | Eliawe Bonne Plume
Nombre de messages : 416 Age : 113 Catégorie (Ecrivain,Poète,Dessinateur,Photographe) : Poète ? Date d'inscription : 31/08/2008
| Sujet: Re: Sanguine Jeu 23 Oct - 22:04 | |
| "Mais quel était vraiment le pire ? Le fait de ne se rappeler de rien ou le sang inconnu sur ses mains… "
Y'a ça qui me dérange un peu. La question me semble un peu inutile vu que la réponse est apportée juste derrière sans le raisonnement pour y arriver.
Mais dans l'ensemble, j'aime assez. | |
| | | Jaina Plume bien attrapée
Nombre de messages : 170 Age : 35 Catégorie (Ecrivain,Poète,Dessinateur,Photographe) : écrivain Date d'inscription : 22/10/2008
| Sujet: Re: Sanguine Ven 24 Oct - 21:04 | |
| - Citation :
- Merci pour ce nouveau texte, mais la prochaine fois n'oublie pas de le signaler dans l'annuaire Wink
... sorry ^^ | |
| | | Jaina Plume bien attrapée
Nombre de messages : 170 Age : 35 Catégorie (Ecrivain,Poète,Dessinateur,Photographe) : écrivain Date d'inscription : 22/10/2008
| Sujet: Re: Sanguine Mer 29 Oct - 18:12 | |
| Ben entrouvrit les paupières, l’esprit encore embrumé. Une pression sur sa main attira son regard sur une ravissante jeune femme. Elle lui lança un timide sourire, passant son autre main dans ses cheveux. La porte s’ouvrit laissant rentrer un homme en blouse blanche.
Georges Grent resta bouche-bée, sans rien pouvoir dire. Son patient était déjà sortit de son coma. Décidément, les surprises s’enchaînaient. - Mr " ", comment allez-vous ?
Ben ne remarqua même pas l’intrusion du médecin, hypnotisé par la jeune femme qui lui faisait face. Trois mots s’échappèrent de sa bouche, trois mots qui la firent tressaillir. - Qui êtes-vous ? Julie encaissa la question comme un électrochoc. Elle se força à garder son sourire, mais le cœur n’y était plus. Elle échangea un rapide coup d’œil avec le médecin. Ce dernier lui fit signe de la suivre.
- Vous savez, commença Georges, ces phénomènes sont assez communs après une phase d’inconscience prolongée. Ce n’est d’ailleurs souvent que temporaire. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Sanguine | |
| |
| | | | Sanguine | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|