Madame Bijoux [nouvelle ou roman ? i don't know ^^ ]

Je rentrai dans le petit café. Il était très tard et des cernes me cerclaient les yeux. Il devait être vers les 23h30. Je m'approchai du bar et le barman vint à ma rencontre

-Un café s'il vous plait, commandais-je d'un ton fatigué.

Il hocha la tête et disparu derrière le contoir. Il se releva un instant plus tard avec une tasse à la main et s'en fut quelques minutes pour me préparer ma commande qu'il déposa devant moi. Je pris la tasse à deux mains pour me réchauffer de ce soir d'hivers froid. Quelques personnes étaient présentes elles aussi. Aucune ne pipaient mot, ayant toutes le nez vers leur propre tasse. Je jetais un coup d'oeil à mon reflet. Je n'étais pas beau à voir. Pas rasé, l'air fatigué d'un vieux bonhomme épuisé par sa longue vie, les cheveux bruns en bataille et le manteau rapiécé jeté négligemment sur mes épaules. Oui décidemment je n'était pas beau à voir. J'avais plutôt l'air d'un clochard. Je bus une gorgée du café chaud. A ma droite quelque chose attira mon attention. C'était une petite bonne femme, assez rondelette quui était assise sur son tabouret trop haut pour elle. Ses petits pieds raclait le bord de son fauteuil vu qu'elle ne touchait pas le sol et ses mains tituraient nerveusement un collier de perle. Elle portait beaucoup de bijoux. Ses cheveux frisés lui descendait aux épaules sous son chapeau. Ses yeux bleus passait sur tous les coins et recoins du vieux pub. Visiblement nerveuse elle avait devant elle un verre de whyski qui ne semblait pas l'interesser le moins du monde. Elle m'intriguait cette petite rondouillarde. Un homme venu s'asseoir à ma gauche remarqua que je la dévisageait.

-Etrange petite bonne femme n'est-ce pas ? Me souffla-t-il à l'oreille

Surpris je tournai la tête vers lui quelques instants avant d'observer à nouveau la dame.

-Oui elle est bizarre.

-C'est Mme bijoux comme on l'appelle ici

-Mme bijoux ? C'est son nom ?

-Non c'ets un surnom que les gens de ce café lui ont donné vu que personne ne la connais. Elle vient tous les soirs ici avec tous ses bijoux et commande un whyski qu'elle ne boit jamais. Ce qui est curieux c'est qu'elle a toujours un nouveau bijoux.

-Pourquoi ?

-Personne ne sait. Elle ne parle jamais aux gens.

Décidemment cette femme m'intriguait. Je me levai et allai m'asseoir près d'elle.

-Bonsoir, lui dis-je polimment

La petite femme sursaute et me fixa comme surprise par le fait qu'on vienne lui parler. Elle ne me rendit pas mon salut et regarda à nouveau devant elle. Mal à l'aise je toussotai.

-Comment vous appelez-vous ? Demandais-je

Pas de réponse

-Madame ? Madame Bijoux ?

A ce nom elle leva la tête et me regarda. Ca ne devait pas être son nom mais elle avait réagis aux mots que j'avais prononcé. Elle ne disait toujours rien

-Madame ? Pourquoi ne dites vous rien ?

Lentement, d'une voix rauque comme si elle n'avait pas servi depuis longtemps, elle murmura

-Pourquoi êtes-vous là ? Que me voulez vous ?

-Euh...rien je voulais juste discuter avec vous

-Personne ne dois parler avec moi

-Pourquoi ?

Elle leva la tête et me regarda d'un air terrible qui n'avait rien de jovial

-Avez vous embrassez votre femme ?

-Hein ?

-Avez vous embrassez votre femme ? L'aimez-vous ?

-Euh oui j'aime ma femme....pourquoi ?

Elle ne me répondit pas et baissa à nouveau la tête. Elle resta silencieuse un long moment. Sans que je pus savoir pourquoi je me sentai nerveux et inquiet.
Soudain elle releva la tête la colère enflammant ses prunelles, elle siffla

-J'espère que vous l'avez bien embrassé parce que c'est là votre dernière fois que vous la verrez !

Interloqué, je reculai. Ces mots m'avaient frappés. Une sirène retentit soudain au loin. Une ambulance passa à toute vitesse devant le café et bifurqua brusquement à droite...vers ma rue ! Saisis d'un brusque accès de peur je sortis du café en courant et me précipitai vers chez moi.

Dans le pub plus personne n'était là ils étaient tous partit voir ce qui se passait. Tous, sauf la dame. Elle n'avait pas esquissé le moindre mouvement. Elle fixait toujours le comptoir devant elle. Elle baissa soudain la tête avec tristesse et une larme roula sur sa joue tandis qu'au loin la plainte déchirante d'un homme désespéré résonna se mêlant à la sirène d'une ambulance

Sophie marchait d'un pas vif et gai. Constemment joyeuse et de bonne humeur cette petite fille de 10 ans aimait la vie. Ses petits cheveux bruns voletaient derrière elle tandis qu'elle sautillait dans sa rue. Ses yeux bleu animés de gaieté, regardaient tous ce qui l'entouraient avec curiosité. Cette petite fille était orpheline. Ses parents étaient décédés dans un accidant de voiture lorsqu'elle avait 3 ans. Elle avait été adoptée par une vieille dame un peu rondelette qui adorait les chats et en possédaient d'ailleurs une bonne quizaine. Elle était néanmoins très gentille et offrait souvent des cadeaux à sa petite protégée qui en retour l'aimait sans compter. Sophie vivait donc parfaitement heureuse et ne conservait aucun souvenirs de sa vie d'avant et de ses parents. La vieille dame étant trop âgée, ne l'enfermait pas à la maison et la jeune fille vagabondait dans les rues depuis son plus jeune âge. Elle connaissait cette ville comme sa poche.

-Sophie , appella une voix joyeuse

Souriante, Sophie se retourna et attendit que Kevin la rejoigne. C'était son meilleur ami. Bruns aux yeux bruns il avait un an de plus qu'elle et était tout aussi sauvage. Lui aussi connaissait parfaitement les moindres recoin de leur ville. Tous deux aimaient vagabonder ensemble dans les petites ruelles et cherchant des astuces pour monter sur les toits des maisons.

-J'ai trouver un passage pour monter sur la cheminée de Mme Gateaux ! Hurla-t-il fou de joie en arrivant devant elle

-Quoi où ça ?!

-Suis-moi ! Dit-il en la prenant par le bras

Les deux enfants se ruèrent à travers des passages étroits vers la maison de Mme Gateaux. Mme Gateaux était une joli femme qui n'ayant pas d'enfants préparait toujours des patisseries qu'elle offrait aux enfants. Elle avait alors obtenu ce surnom des enfants réjouis.

Ils couraient depuis dix minutes dans leur ville en passant par les toits quand Sophie s'arrêta soudain. En bas, un homme était assis contre un mur.

Il était avachi par terre et serrait une bouteille d'alcool entre ses mains crasseuses. Ses cheveux mal peignés grisonnaient un peu. Intrigué plus qu'inquiète, la petite fille se laissa glisser en bas du toit et s'approcha de lui. Elle s'arrêta devant son corps prostré par terre. Il ne réagit pas. Elle lui tapota doucement le genoux. Elle connaissait tout le monde ici et pourtant celui-là ne lui disait rien. Au bout d'un moment l'homme grogna et remua un peu. Il leva vers elle ses yeux creusés de profondes cernes.

-S'que tu veux ? Marmonna-t-il

-Je voulais juste savoir si ça allait, bredouilla-t-elle en guise d'excuses

-Non ça va pas ! Maintenant laisse moi ! Ronchona-t-il

Elle fit un pas en arrière mais ne put se résoudre à faire demi-tour. Cet homme l'intriguait et elle voulait à tout prix tout savoir de lui. Elle ne bougea donc pas et l'observa la tête légèrement penchée sur la gauche. L'homme ne la regardait pas mais elle voyait beaucoup de malheur dans le bruns de yeux. Beaucoup de désespoir et aussi de la colère. Elle sentit la pitié gagner son coeur pour ce pauvre homme malheureux. Elle s'accroupit auprès de lui sans cesser de le regarder. Refusant de croiser le regard de Sophie, il maugréa à nouveau :

-Pourquoi tu restes-là ? Laisse moi

-Pourquoi tu restes assis là ? Demanda-t-elle en éludant sa question

-Ca te regardes pas , aboya-t-il

-Mais je peux peut-être t'aider, protesta-t-elle gagné par l'agacement

Cette fois il la fixa d'un regard moqueur et gloussa :

-Comment une gamine de 10 ans pourrait-elle maider ?

-Je ne suis PAS une gamine ! S'offusqua-t-elle

Elle ne supportais pas qu'on la prenne pour une gamine inculte. Elle connaissait cette ville comme sa poche et elle était beaucoup plus mature que son âge. Interdiction de la prendre pour une idiote ! Elle se releva brusquement. Elle n'avait jamais fuit face à un défi et elle n'allait certainement pas laisser cette pauvre chose avachi contre un mur nageant dans sa crasse la renvoyer comme ça. Son regard plein de colère passait d'un carton à l'homme, de l'homme à son sac et du sac à l'impasse de la rue. Les choses se mirent en place dans sa tête et elle sourit méchemment. S'accroupissant à nouveau elle siffla à voix basse

-Peut-être que parce que tu sais piquer des trucs cher tu te prend pour un roi !

Ces mots firent mouche. L'homme redressa brutalement la tête et attrapa à toute vitesse son sac sans pour autant arriver à dissimuler le tintement d'objets de valeur. Jouer à ce jeu avec un homme, certes mal en point, mais un homme quand même qui pouvait lui faire du mal à elle qui n'avait que dix ans était très risqué. Mais elle ne tenait pas compte des risques.

-Si tu veux que je me taise il va bien falloir que tu me dises tout , poursuivit-elle

-Tu es têtue toi ! Soupira-t-il. Puisque tu veux tellement le savoir ma femme est morte

-Morte ? comment ?

-On ne sait pas...il n'y avait rien qui indiquait une mort de maladie et personne ne la agressé.

Sophie mijota tout ça avec jubilation. Chouette ! Un mystère à résoudre ! A côté d'elle l'homme gémissait doucement. Il dit d'une voix pourtant clair et pleine de colère retenu

-Je cherche celui qui a fait ça car je suis sure qu'elle n'est pas morte naturellement !

-Par quoi vas-tu commencer ?

-Je veux retrouver une femme...une certaine Mme Bijoux...