Texte court, très court, et toujours sans titre =X

L'ennui me gagne, les cours sont si ennuyants. De l'algèbre, encore et toujours. Dans cet amphithéâtre, j'ai une furieuse envie d'oublier cette femme qui rabâche des termes incompréhensible. J'aimerai lui crier de se taire, sa voix soporifique m'hypnotise. Ma seule échappatoire est de rêvasser. Je regarde par les fenêtres à demi teintés; je suis en pleine contemplation du vide. Une vue sur des arbres et un ciel matinale et nuageux laissant un accès discret à des rayons solaires; ces rayons qui se reflètent sur ma peau, une chaleur réconfortante. Je quitte des yeux le ciel pour regarder le professeur qui me somme de m'intéresser un "minimum" au cours. Qu'à cela ne tienne, je contemplerai l'ardoise verte du tableau. De soupirs en soupirs, je sens un regard derrière moi, pesant et scrutateur. Je me retourne instinctivement, comme si une voix m'avait hélée. Des yeux brillants et verts à l'air légèrement excités me fixent. Ses joues rosies, sa fossette à la joue gauche et ses cheveux à mi-chemin entre le blond et le châtain clair; un charme banal mais un brin envoûtant. Il me sourit. Que faire? L'ignorer, détourner mon regard ou lui sourire aussi? Réaction prévisible et complètement sociale, je souris. Un spectacle fantastique. Rêverais-je comme à mon habitude? A quoi bon essayer de comprendre. Voilà plus de cinq minutes que nous nous souriions et là, coup de théâtre, le professeur me rappelle à l'ordre. Je suis sous l'obligation de le quitter des yeux. Je lui souris l'air désolée et fixe à nouveau le tableau, l'air dépitée. Je griffonne un dessin raté sur ma feuille de note pour me calmer et lance un discret regard derrière moi. Il est encore là, à regarder le tableau l'air sérieux. Je ne rêvais donc pas.

L'ennui s'estompe et laisse place à une béatitude intarissable, telle celle d'une adolescente amoureuse.